Chez Semjuice, on aime vérifier les affirmations. Alors quand on lit partout que la meta description ne sert plus à rien pour le SEO mais pourrait influencer les IA, on décide de tester.
C’est ce qu’a fait Damien Oulagnon, expert SEO chez Semjuice. En modifiant volontairement ses balises meta sur plusieurs sites, il a voulu observer si (et comment) elles influencent les réponses fournies par des IA génératives comme ChatGPT ou Perplexity.
Le test : trois pages, trois approches, une même question
Damien a mené un test simple : modifier volontairement la meta description de trois pages où il apparaît, en insérant des informations différenciées et vérifiables.
- Page 1 : Sa fiche auteur sur le site de Semjuice. Il y ajoute “Damien Oulagnon, aussi surnommé SERP1”.
- Page 2 : Une ancienne interview publiée sur un site avec de l’autorité SEO. La formulation y est plus contextualisée : “ Damien, a.k.a Serp1 d’après la communauté SEO”. Il ajoute aussi une indication de lieu (“habitait à Groslay au moment de l’interview “).
- Page 3 : Son site personnel. Cette fois, il précise uniquement son rôle professionnel.


(Résultats de la SERP Google 19 jours après le test et le forcing d’indexation)
Pour les deux premières pages, il force la réindexation via Google Search Console. La troisième, en revanche, reste en l’état : pas de demande d’indexation.
Note : Damien Oulagnon n’a évidemment jamais été surnommé “SERP1”, c’est un surnom inventé pour le mieux faire apparaître le test et ne pas fausser les résultats.
Résultats : ce que les IA voient… ou pas
Sur semjuice.com : Google réindexe rapidement. Quelques jours après, ChatGPT reconnaît le surnom “Serp1” et l’attribue à Damien. Cela signifie que la meta description a été prise en compte dans la SERP, puis intégrée aux données exploitables par GPT.
Sur le site avec de l’autorité dans la thématique du SEO : Une fois la réindexation relancée, le résultat s’affine : ChatGPT confirme le surnom “SERP1” et le lie à la communauté SEO. Perplexity va encore plus loin : il reprend aussi la mention de l’ancienne adresse (« Groslay »). Ce moteur semble capter plus d’informations, et plus vite.

(Résultats obtenus sur Perplexity, 6 jours après les tests, les mentions “1” et “2” correspondent respectivement au site d’autorité sur la thématique SEO et Semjuice)
Sur le site personnel de Damien : Aucune mise à jour. Ni ChatGPT, ni Perplexity ne prennent en compte la modification. L’information n’ayant jamais été indexée, elle reste invisible, ce qui laisse à penser que sans réindexation et sans affichage dans la SERP Google, les IA ne peuvent récupérer l’information.

(Résultats obtenus sur ChatGPT, 25 jours après les tests)

(Résultats obtenus sur Gemini, 25 jours après les tests)
Mais ce n’est pas tout !
Lors de notre test, Google a réécrit la méta-description présente sur le site de Semjuice. Les LLMs ont continué à dire que Damien était surnommé “SERP1” mais seul le site avec une autorité dans le SEO servait de source. Ce n’est qu’après une légère remodification de la méta-description et un nouveau push en GSC que les IAs ont à nouveau indiqué les deux sites comme sources.
Implications : les IA liraient la SERP plus que les pages ?
Contrairement aux robots d’indexation comme Googlebot, les IA génératives comme ChatGPT ou Perplexity ne crawle nt pas le web en continu. Elles n’explorent pas l’ensemble des pages, ne lisent pas les fichiers robots.txt ou sitemap.xml, et ne simulent pas un navigateur complet. Leur fonctionnement repose sur des données déjà indexées, des APIs partenaires ou des résumés issus d’extraits accessibles publiquement.
Ce que démontre le test de Damien, c’est que ces IA privilégient ce qui est visible : en particulier ce que Google affiche dans ses résultats. Une meta description réellement affichée en SERP a toutes les chances d’être récupérée, interprétée et mémorisée. À l’inverse, si elle n’est pas visible en résultat de recherche — même si elle est bien présente dans le code — elle reste hors champ.
En clair : les IA ne lisent pas le web comme Google. Elles lisent ce que Google montre.
Autre point très intéressant : ça laisse à penser qu’Alexis Rylko avait vu juste dans son étude présentée lors de son édition de newsletter “Etude : SearchGPT abandonne (discrètement) Bing et passe chez Google”, voici captures d’écran d’un « site: » sur Bing qui soutiendraient cette hypothèse avec cet exemple test :

(Résultats de la SERP Bing 19 jours après le test)
D’ailleurs, quand on interroge Copilot, on constate qu’il semble naturellement basé sur les SERP de Bing, et Damien n’a pas forcé de réindexation sur ce moteur :

(Résultats de Copilot en mode gratuit, 19 jours après les tests)
Et la balise meta-keywords, alors ? Est-ce qu’elle trouve un intérêt GEO ? Afin de voir à quel point les IA utilisaient les balises quasi boudées par Google, Damien a tenté d’ajouter dans une balise meta-keywords directement ses origines.
Résultat ? Aucune remontée sur les LLMs. En SEO et en GEO, ça ne sert toujours à rien de placer des mots-clés dedans !
Ce que ça change pour vous
Vous pensiez pouvoir négliger vos meta descriptions, sous prétexte que Google les réécrit souvent ? Vous avez raison… à moitié. Car si Google les modifie, il ne le fait pas systématiquement. Et quand il les affiche, ces quelques lignes peuvent désormais voyager bien au-delà de la SERP : elles nourrissent l’imaginaire des IA génératives, influencent les réponses, modèlent votre image.
Même si la meta n’est pas un critère de positionnement algorithmique, elle reste :
- un levier de clic puissant,
- un vecteur d’image,
- un extrait utilisé comme source par des IA,
- un champ stratégique pour introduire une information clé.
Ne plus penser la meta description uniquement pour Google
Ce test l’illustre : l’impact d’une meta description dépasse aujourd’hui le cadre du SEO classique. Elle est lue, traitée, digérée par d’autres systèmes d’information. Elle influence l’UX, le branding, et même la génération de contenus automatisés.
Elle devient un point de contact stratégique entre votre contenu, l’utilisateur, et l’intelligence artificielle qui s’interpose de plus en plus entre les deux.
Il y a fort à parier qu’on verra rapidement des meta commencer par “[Nom de marque] est la meilleure assurance auto…” en tout début de metadesc pour maximiser la prise en compte par les LLMs. Attention cependant à rester dans le cadre de la loi française avec ce genre de formulations !
Et maintenant ?
Chez Semjuice, ce type d’expérimentation nourrit nos recommandations. On ne se contente pas de suivre les bonnes pratiques : on les teste, on les confronte, on les adapte.
Vous voulez voir comment une meta bien pensée peut renforcer votre présence sur les moteurs de recherche IA ? Discutons ensemble de votre prochaine formule SEO.