Google intègre officiellement des publicités issues de Search, Shopping et Performance Max directement au sein des AI Overviews et du mode conversationnel AI Mode.
Une évolution majeure, qui impacte à la fois les stratégies d’acquisition payantes et les dynamiques organiques. Pour les responsables SEO/SEA, traffic managers et annonceurs pilotant des campagnes Google Ads, le message est clair : il faut ajuster dès maintenant ses logiques de ciblage, de reporting et de positionnement.
Mais attention : pour l’instant, cela ne concerne que les serps aux USA. Un déploiement qui fait sans doute office de test et qui reste à surveiller si d’aventure il traverse l’Atlantique.
Une nouvelle frontière pour les annonces Google
Jusqu’ici, l’intégration publicitaire sur Google Search était assez balisée : annonces textuelles en haut ou en bas des SERPs, encarts Shopping, formats Display sur le réseau partenaire. Avec les AI Overviews, Google réinvente l’expérience utilisateur : au lieu de simples liens, l’internaute reçoit un résumé synthétique généré par l’IA (Gemini), précédant souvent les résultats organiques.
Or, Google y injecte maintenant des annonces publicitaires. Concrètement, cela signifie que les liens sponsorisés ne sont plus cantonnés à un espace visuel distinct, mais apparaissent directement au cœur d’une zone perçue comme « neutre » ou informationnelle. Cette même logique s’étend à AI Mode, le nouvel espace conversationnel déployé sur certaines versions du moteur.
En avril, nous revenions déjà sur le SEA (Search Engine Advertising) !

(Source : More opportunities for your business on Google Search – Google Blog)
Ces nouveaux emplacements sont « exclusifs ». En clair : une annonce ne peut apparaître qu’à un seul endroit dans le cadre d’une requête donnée, et si elle est intégrée dans l’AI Overview, elle ne sera pas répétée ailleurs dans la SERP. Cela pose une question de priorité : vaut-il mieux apparaître dans le résumé IA (avec un potentiel de clic accru mais un encadrement strict) ou dans un emplacement classique (avec plus de contrôle mais moins d’engagement prévisible) ?
La distinction est essentielle, car elle affecte directement les logiques d’enchères, les taux de clic, et surtout l’analyse des performances.
Ciblage Broad Match obligatoire (pour l’instant)
Actuellement, ces emplacements IA ne sont activables qu’avec du Broad Match. Ce choix technique s’explique : Google souhaite maximiser la capacité de son algorithme à faire correspondre des requêtes conversationnelles ou peu structurées à des annonces pertinentes. Le Broad Match, avec son interprétation large, est idéal pour cela.
Mais cela impose un changement de posture aux annonceurs. Beaucoup ont historiquement préféré le Exact Match ou le Phrase Match pour des raisons de maîtrise budgétaire et de ciblage précis. Ici, il faut apprendre à travailler avec des signaux plus flous, et à créer des campagnes « testables », capables d’évaluer la réelle portée de ces nouveaux emplacements.

Bon à savoir
1. Requête large (Broad Match)
Principe : Google élargit le sens du mot-clé : synonymes, variantes, fautes, etc.
Exemple : chaussures running peut correspondre à baskets pour courir, chaussures sportives.
Avantage : Portée maximale.
Limite : Risque de trafic peu qualifié.
2. Correspondance de phrase (Phrase Match)
Principe : Le mot-clé exact doit apparaître dans la bonne séquence, avec d’autres mots possibles autour.
Exemple : chaussures running homme est valide, running chaussures ne l’est pas.
Avantage : Cible plus précise qu’en requête large, tout en restant souple.
Limite : Moins de volume que la requête large.
3. Correspondance exacte (Exact Match)
Principe : L’annonce s’affiche uniquement pour le mot-clé ou ses variantes très proches.
Exemple : chaussures running ou chaussure running, mais pas chaussures pour courir.
Avantage : Ciblage très précis.
Limite : Portée limitée, volume réduit.
Une attribution à repenser
L’une des conséquences les plus délicates de cette intégration est le flou sur l’attribution. Aujourd’hui, les rapports standards de Google Ads ne permettent pas encore de distinguer les performances des annonces diffusées dans les AI Overviews par rapport aux emplacements classiques. Cela complexifie l’analyse des CTR, des taux de conversion, et surtout des parcours multi-sources.
Les responsables SEA doivent donc mettre en place des stratégies de tracking plus fines : segmentation des campagnes Broad Match, paramétrage d’UTM différenciés, suivi via GA4 ou Looker Studio, et surtout, comparaison temporelle avec les périodes pré-intégration IA.
L’impact côté SEO : vers un recul du clic organique ?
Les AI Overviews prennent de la place. En moyenne, ils occupent plus de 40 % de la surface visible sur mobile lors d’une première consultation. Lorsqu’ils intègrent des réponses synthétiques et de la publicité, le trafic vers les liens naturels s’en trouve mécaniquement réduit.
Pour les stratégies SEO, cela signifie qu’il faut redoubler d’effort pour capter l’attention. Cela passe par des contenus mieux structurés, enrichis (vidéos, FAQ, visuels attractifs), mais aussi par des call-to-actions clairs, des titres engageants et un formatage adapté aux intentions réelles des utilisateurs.
Une UX publicitaire à surveiller de près
Intégrer de la publicité dans une zone perçue comme informative pose la question de la transparence. Si Google identifie bien les annonces comme telles, la proximité entre contenus IA et publicités peut brouiller les lignes. Cela appelle à une grande rigueur dans la conception des messages : plus que jamais, les annonces doivent être utiles, crédibles, et alignées avec la requête utilisateur.
Une création mal ciblée ou trop commerciale pourrait être perçue comme intrusive. Au contraire, une annonce au ton conversationnel, apportant une réponse claire ou une solution tangible, bénéficiera de l’effet de halo de l’IA.
Quelles actions concrètes pour les annonceurs ?
Si cela venait à arriver en France, nous vous recommandons d’aborder ce changement avec une logique d’expérimentation structurée. Voici les axes prioritaires à explorer :
Une transition inéluctable
Cette monétisation de l’IA par Google ne fait que commencer. D’ailleurs, dès octobre 2024, les IA Overviews étaient intégrées aux USA sur les mobiles.
D’autres formats publicitaires, plus immersifs ou interactifs, pourraient à terme être testés dans ces interfaces. La capacité des annonceurs à s’adapter rapidement, à tester, à apprendre des données, fera toute la différence.
Chez Semjuice, notre conviction est claire : l’IA n’efface pas les stratégies SEO ou SEA classiques. Elle les reconfigure. Et il est de notre rôle d’aider les marques à naviguer dans cette transformation avec rigueur, expérimentation, et transparence.
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